Un matin au lycée

Ce matin dans ma salle de classe, il y avait de l’affection qui flottait dans l’air. Les élèves avaient l’air contents d’être là, ils travaillaient de leur mieux. Alors dans l’atmosphère c’était palpable, comme une onde tiède et familière qui remplissait l’espace entre les tables, les chaises, le tableau. On se faisait des petits sourires. On se donnait des conseils. Ils écrivaient. On se lançait parfois des blagues légères, mais qui ne prenaient pas le pas sur le travail. A un moment ils ont applaudi, je ne sais même plus pourquoi au juste, c’est parti d’un coup, une minuscule étincelle de plaisir, et hop, c’est une classe comme ça, un peu trop spontanée, des petits secondes tout frais. Il y a des pipelettes, garçons et filles, il y a des curieux, des appliqués, une forte en thème décalée, et plusieurs géants – incroyablement grands et forts- avec des têtes de bébés. Ils t’allument volontiers le vidéoprojecteur fixé au plafond sans se mettre sur la pointe des pieds quand il n’y a plus de télécommande. Alors que toi tu grimpes sur une chaise pour y arriver. Ils ont l’âge de ma fille, Adèle. Certains étaient même dans sa classe en maternelle et je les connais depuis qu’ils ont trois ans. Il y a une immense réserve d’enthousiasme surtout, qui ne demande qu’à faire surface. Personne ne raconte trop ça, ce que ça fait d’être bien dans une salle de classe. Cela n’arrive pas tous les jours, mais parfois c’est ainsi, un petit miracle d’équilibre collectif, d’attentions qui ne se dispersent pas. Et c’est beau.

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